Lors de mon arrivée en Guadeloupe, petite scène de théâtre amusante.

première rencontre et politique publique de nos ancêtre les gaulois.

 ...
Je vais bientôt y aller, lança le gosse.
Il se redressa, assura sa démarche, déterminé. Ses yeux brillaient.

Vous habitez Paris, fit-il soudain... Puis du ton de quelqu’un

Qui connaît. C’est grand, Paris !

Oui, c’est grand, Soupirais-je et qui écarta les bras le plus, Très grand.

Je vais bientôt y aller, lança le gosse.
Il se redressa, assura sa démarche, déterminé. Ses yeux brillaient.

Je m'arretais, embrassa d’un regard le ciel d’un bleu si bleu et si profond, si profond et si bleu, tourna sa face vers le soleil, ferma les yeux, se laissa caresser d’une langue de feu.

Si j’avais la chance d’être né dans un tel pays, lança-t-il à la silhouette brune qui projetait au sol une ombre courte    et    bien  dessinée, je n’irais pas m’enterrer à Paris, mon garçon, moi je te le dis. Il rattrapa son compagnon.

Que veux-tu faire à Paris ? C’est bien, la France, rétorqua l’adolescent en haussant les

épaules. C’est bien.

— Ah bon. Je n’en suis pas aussi sûr que toi.

— Et puis il y a du travail, reprit le gosse, les yeux mi-clos, bien décidé.

— Le travail, le travail... Qu’est-ce qui t’empêche de travailler ici? Tu connais Paris?

— Un petit peu, on m’a raconté. On m’a dit qu’il fait froid, grimaça le futur voyageur, et là, le froid je ne sais pas ce que c’est.

— Le froid c’est... Une ride de réflexion profonde traversa mon front Le froid c’est... Le froid c’est très froid, finit-je par affirmer avec dignité. Très froid.

— Je ne sais pas si je pourrai tenir le coup, fit le jeune

Guadeloupéen d’une voix quelque peu inquiète. Je le le regarda à la dérobée, laissa échapper un grognement réprobateur. Il ne comprenait pas.

Je vais m’adapter, jeta brutalement Elisa. Ce fut comme un cri qui lui aurait échappé. Je vais m’adapter, Deux  hommes les croisaient, un filet sur l’épaule, devisaient en créole, animés, laissant traîner dans leur sillage une bordée d’éclats de voix entrecoupés d’éclats de rire.

— Je voudrais bien savoir, commençais-je

Moi aussi je voudrais bien savoir, l’interrompit le garçon d'une voix  basse, moi aussi je voudrais bien savoir !

— Tu voudrais savoir ! Qu’est-ce que tu voudrais savoir ?
Je voudrais bien savoir pourquoi on ne construit pas d’usines

En Guadeloupe, lâcha le gosse avec un soupir, un sanglot, quelque chose qu’on aurait dit désespéré.